Critique Kingdom Hearts 2

Publié le par mes-avis.over-blog.com

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Avec Kingdom Hearts en 2002, Squaresoft nous proposait un jeu plein de surprises et de fraicheur et qui à défaut d'avoir convaincu la presse vidéoludique avait sans nul doute marqué bien des joueurs. Fort de ce succès, Squaresoft, qui allait bientôt fusionner avec sa société rivale Enix et prendre l'appellation Square-Enix, ne tarda pas à annoncer une suite à ce jeu magnifique. Pourtant, malgré le fait qu'il fut dévoilé assez tôt, Kingdom Hearts 2 ne sortit que 4 ans après le premier opus, et un peu après un spin-off sorti sur Gameboy Avance, Chains of Memories, en septembre 2006 toujours sur Playstation 2 mais avec cette fois une pression toute particulière. N'allait-il pas décevoir les fans du premier épisode ? Arriverait-il à convaincre les sceptiques, pas totalement convaincus par un jeu original perfectible ? Heureusement ce fut en grande partie le cas pour les raisons qui vont suivre.

 

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Pour commencer, sachez qu'il est important d'avoir joué à Chains of Memories ou du moins de connaitre la trame scénaristique de cet épisode qui se déroule juste après les évènements de Kingdom Hearts premier du nom et un peu avant ce jeu. A défaut, vous risqueriez sans doute d'être un peu perdu et de ne pas comprendre certains évènements du jeu.

Quoi qu'il en soit, le jeu commence de manière plutôt surprenante puisqu'au lieu de contrôler Sora, on dirige un autre garçon (qui lui ressemble cependant beaucoup) prénommé Roxas, habitant dans la Cité du Crépuscule en compagnie de ces amis Hayner, Pence, et Olette. C'est dans une atmosphère incroyable qu'on suit pas à pas le quotidien a priori banal de Roxas qui peu à peu se voit bouleversé par de multiples évènements qui déstabilisent progressivement ce personnage, tout comme le joueur, dans une mise en scène fine, et de toute beauté. Ainsi, on se pose des milliers de questions dans ce prologue long de 3 heures et qui est tout simplement fabuleux. Tout cela s'achevant, après une lente progression des doutes et du désespoir de Roxas, dans une conclusion pleine de fureur et d'émotion. Et c'est presque à regret qu'on retrouve Sora, Donald et Dingo pour repartir combattre les Sans-Cœurs dans de nouveaux mondes plus nombreux que jamais.

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D'une manière générale, le scénario de ce Kingdom Hearts, d'ailleurs écrit par Kazushige Nojima célèbre pour son travail sur Final Fantasy VII, se veut plus sombre et plus complexe. Les intrigues se multiplient et les questions que le joueur est amené à se poser sont nombreuses, en particulier celles concernant la mystérieuse Organisation XIII déjà entrevue dans Chains of Memories. En tous cas, à la manière de Final Fantasy X le nombre de cinématiques est considérable. De l'intrigue dépend véritablement le rythme du jeu, dans le bon et le mauvais sens du terme. Ainsi, les premières heures de jeu où le scénario principal est extrêmement présent sont passionnantes, mais par la suite, le scénario principal n'évolue quasiment plus et pendant un peu moins d'une dizaine d'heures de jeu on enchaine les mondes Disney sans véritable fil conducteur ce qui est assez frustrant car pendant tout ce temps on aimerait beaucoup des rebondissements ou des révélations qui ne viennent pas. Mais vers le milieu du jeu, l'histoire évolue enfin et les séquences d'anthologie s'enchainent. Puis, le jeu repart à nouveau dans un faux-rythme avant le final qui livre au bout du compte toutes les réponses ou presque aux multiples interrogations suscitées par un scénario décousu mais finalement très prenant, nullement manichéen contrairement à ce qu'on pourrait penser, et qui est donc toujours aussi attachant, et parfois même poignant.

Par ailleurs, plus que jamais on est amené à revisiter les histoires des mondes Disney de manière fidèle au dessins animés originaux, davantage encore que dans Kingdom Hearts premier du nom. Toutefois, la réussite n'est pas toujours au rendez-vous à ce niveau. En effet, les mondes de Mulan et du Roi Lion (bien qu'esthétiquement ce dernier soit réussi) par exemple ne rendent vraiment pas hommage aux métrages d'origine de par la mise en scène du scénario dans ceux-ci. Il faut aussi noter qu'en plus des anciens, de nouveaux personnages de la saga Final Fantasy font leur apparition.

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Graphiquement, le jeu est globalement bien plus fin que son prédecesseur. De plus, il bénéficie d'un mode 50 Hz assez appréciable. Par ailleurs, la fluidité du jeu est exemplaire et la quantité d'ennemis que l'on peut voir affichée à l'écran sans le moindre ralentissement est impressionante en particulier lors de la fameuse bataille des 1000 Sans-Coeurs. Quand à l'animation des personnages, elle est aussi réussie. Et les rares cinématiques en images de synthèse sont magnifiques.

Du côté artistique, Tetsuya Nomura n'a pas perdu la main : les mondes que l'on visite sontglobalement toujours aussi enchanteurs à l'image de la splendide Cité du Crépuscule. Cependant, l'ambiance du jeu est sans aucun doute un peu moins magique que celle du premier opus. En outre, les différents univers Disney et Square se mélangent également moins bien. On peut prendre pour exemple le monde de "Pirates des Caraïbes" qui se veut assez réaliste et où la cohabitation de Dingo et Donald, personnages tout colorés, avec ceux du film éponyme passe très mal. Cela dit, dans l'ensemble, l'univers reste toujours très cohérent et agréablement coloré.

Cependant, le côté exploration des mondes qui était une des forces de Kingdom Hearts à l'origine a disparu. Ici, il faut se contenter d'avancer tout droit pour les parcourir ce qui est nettement moins attrayant.

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Mais c'est au niveau du gameplay qu'on attendait des changements et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on est servi. Ainsi de nombreux défauts qui gâchaient un peu le premier Kingdom Hearts ont été balayés comme les phases de plate-forme laborieuses. La caméra, qu'on peut désormais manier avec le stick droit fonctionne mieux, et les combats sont moins brouillons et par conséquent plus jouissifs que jamais. Quelques nouveautés sont également au programme : à l'image de l'Overdrive de Final Fantasy X, une jauge de fusion fait son apparition et permet à Sora, lorsqu'elle est pleine, de bénéficier de pouvoirs considérablement accrus pendant un certain temps. De plus, en s'alliant avec d'autres personnages Sora peut exécuter des attaques spéciales surpuissantes et bien mises en scène quoiqu'un peu too much parfois, et cela par le biais d'actions contextuelles. Ces dernières sont d'ailleurs omniprésentes dans le jeu, en particulier pendant les affrontements contre les boss. Elles peuvent être exécutées en appuyant au bon moment sur la touche triangle. A ce sujet, on peut reprocher aux développeurs de ne faire utiliser que cette touche pour déclencher ces actions car de ce fait il suffit souvent de mitrailler ce bouton pendant certains combats pour être sûr de réaliser l'action contextuelle. A cause de cela, les boss sont pour la plupart du temps extrêmement faciles à vaincre. Et cette surabondance d'actions spéciales desserre la puissance de ces combats car souvent hachés.

Pour le reste, peu de modifications si ce n'est que grâce à un raccourci dans le menu, on peut plus aisément utiliser une catégorie d'objet. A part les sorts de soin, la magie est toujours aussi peu utile (en tous cas en ce qui me concerne) surtout avec la disparition du sort Rafale, indispensable dans le premier opus et ici étrangement absent, et il y a moins d’invocations que par le passé. Du reste, le système d'évolution n'a pas bougé et les compétences sont dans ce jeu plus nombreuses que jamais. En revanche nos compagnons qui combattent à nos côté sont devenus parfaitement inutiles ou presque et arrivent assez peu à tuer des ennemis robustes tout seuls. Enfin, il faut signaler que si les phases à bord du vaisseau gummi sont toujours présentes, elles ont cependant été grandement amélioré et sont maintenant beaucoup plus dynamiques en plus d'être légèrement plus jolies.

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La durée de vie est quand à elle toujours aussi bonne puisqu'il faut entre 25 et 30 heures de jeu au moins pour gagner le jeu et on ne compte pas moins de 15 mondes à visiter. Les quêtes annexes sont par ailleurs importantes et il faudra batailler dur pour pouvoir admirer la fin secrète du jeu. Cependant, si le premier Kingdom Hearts était difficile, ici les combats sont nettement plus aisés comme je l'ai énoncé plus haut ce qui gâche légèrement le plaisir de jeu surtout pendant la première partie du jeu Dans la deuxième on voit enfin apparaitre des boss coriaces qu'on ne tue pas en deux minutes et qui peuvent au contraire poser beaucoup de problèmes.

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Enfin, je ne peut conclure ma critique sans évoquer la bande-son. A part pour quelques personnages comme ceux de Mulan, le doublage français est d'excellente qualité et de nombreux doubleurs officiels de personnages Disney reprennent du service avec ce jeu. Quand aux musiques composées par la géniale Yoko Shimomura, elles sont toujours d'une aussi grande qualité, à l'image des thèmes des combats contre les boss qui restent épiques, comme "The 13th Struggle", "Desire for All That Is Lost", "The Encounter", "The 13th Dilemma", ou encore "Darkness of the Unknown". Si le thème principal n'atteint pas le niveau de celui de son prédécesseur, la chanson-titre, toujours interprétée par Utada Hikaru en VO est franchement réussie. Les remix des musiques des 2 précédents épisodes de la saga sont également nombreux et arrivent même à l'occasion à surpasser la musique originale, comme c'est le cas notamment pour "Lazy Afternoons" et "Fragments of Sorrow". Des musiques issues des dessins animés Disney sont aussi reprises. D'une manière générale, les musique de ce Kingdom Hearts 2, à la fois majestueuses, mystérieuses et envoutantes, sont plus variées et plus belles que celle du premier volet de la série.

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Au final, Kingdom Hearts II a bel et bien rempli son pari : être à la hauteur du premier volet. Toujours aussi attachant, il a réussi à corriger de nombreux défauts de son prédécesseur tout en sublimant ses points forts. Pour ma part, je reste cependant quelque peu sur ma fin vis-à-vis de certains éléments comme la linéarité de l'aventure, le rythme très inégal, ou l'ambiance un peu moins bonne, qui laissent un gout d'inachevé. Un excellent jeu tout de même, mais peut-être pas aussi génial que prévu.

 

Ma note : 17/20

 

Publié dans Jeux Vidéos

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M
<br /> C'est faux, Phantom Hourglass n'a que 16.5 !<br /> Sinon je ne sais pas du tout quel jeu/film moyen je pourrai critiquer.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Superbe critique ! Continue, ne t'arrête pas !!<br /> Ps: essaye de noter des jeux plus moyen voir des jeux que tu n'aime pas ;) là ça fait que des 17 ça manque de serieux !! ^^<br /> <br /> <br />
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